Des investissements importants pour les pêches
GASPÉ – Québec a délié les cordons de la bourse pour soutenir plusieurs entreprises du secteur des pêches à l’occasion du premier passage du nouveau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en Gaspésie, Donald Martel.
Mardi soir, le ministre s’est arrêté à Cuisiner à Saint-Maxime-du-Mont-Louis pour annoncer un soutien de 9,1 millions $ au Groupe MDMP qui exploite des usines de transformation en Gaspésie et sur la Côte-Nord.
L’objectif est d’accroitre la productivité avec l’ajout de nouvelles infrastructures et technologies afin de traiter plus rapidement le homard et le crabe des neiges, avec moins d’interventions humaines, tout en conservant les normes de qualité pour un investissement total de 24,5 millions $.
En Gaspésie, le groupe compte sept usines : Unipêche MDM, Cusimer, Poissonnerie Blanchette, Crustacés G. Roussy et Les crustacés de Gaspé.
Deux prêts totalisant 7,2 millions $ d’Investissement Québec, et une subvention de 1,9 million $ du MAPAQ soutiennent des projets.
Sébaste
Avec le développement du marché du sébaste, l’entreprise les Pêcheries Gaspésiennes de Rivière-au-Renard investit 3 millions $ dans une première phase pour adapter une ligne de transformation pour le poisson rouge.
« C’est une ligne automatisée de transformation du sébaste qui va inclure le triage, le filetage et l’emballage du sébaste », explique le copropriétaire, Olivier Dupuis.
Les équipements sont construits au Danemark. Il restera l’assemblage et la livraison des équipements au printemps 2026.
« C’était essentiel qu’on s’automatise parce que manuellement, avec la grosseur des poissons, on n’aurait pu suffire à la demande. Avec une phase 2, l’investissement total sera de 4,5 millions $ », dit-il.
La consommation de sébaste augmente et les captures sont au rendez-vous.
« Cette année, on prévoit transformer près de 2 millions de livres. En 2026, on va y aller sûr pour 3 millions de livre et peut-être un peu plus, selon la demande », avance M. Dupuis.
En 2024, 1,2 million de livres du poisson avait été transformé.
L’entreprise travaille aussi à développer une recette afin d’alimenter le réseau de la santé selon leurs exigences, eux qui souhaitent un produit sans peau.
Pour le moment, 70 % du sébaste est dédié aux appâts pour le homard et 30 % est pour la consommation humaine.
« Mais c’est appelé à être transformé », croit M. Dupuis.
Québec a investi 500 000 $ pour la ligne et avec des frais connexes, le soutien augmente à 600 000 $.
« La matière est beaucoup plus importante qu’elle ne l’a déjà été. Le poisson est intéressant. On a aidé l’entreprise qui permet d’augmenter la productivité », explique le ministre Martel.
De la morue
L’augmentation de la biomasse de morue à Terre-Neuve-et-Labrador permet à l’entreprise de s’approvisionner pour faire de la transformation.
« Avec l’augmentation des quotas là-bas, on réussit à s’approvisionner. Ça fait quelques semaines qu’on est là-dedans et ça se passe bien. La qualité est au rendez-vous », avance l’entrepreneur.
Cette année, les Pêcheries Gaspésiennes s’attendent à transformer 300 000 livres, une quantité appelée à être augmentée dans les prochaines années.
« Notre ligne de transformation de sébaste est compatible pour faire de la morue », mentionne M. Dupuis.
Si le volume des deux poissons augmentait de façon importante, il n’est pas exclu que l’entreprise fasse de nouveaux investissements.
Une quarantaine de personnes oeuvrent sur la ligne de transformation.
Le ministre avait un total de 1,3 million $ à saupoudrer dans d’autres entreprises de la région. (voir tableau).
Consommer des produits du Québec
À l’instar de son prédécesseur, André Lamontagne, Donald Martel veut poursuivre la sensibilisation des Québécois à manger des produits de la mer pêchés au Québec.
« Quand on regarde les chiffres, au Québec, on ne consomme pas beaucoup de nos produits de la pêche », note le ministre.
Cinq ans après avoir lancé d’idée d’une consommation québécoise, le ministre croit que les Québécois en mangent davantage.
« Je pense qu’on a fait du chemin. On a fait beaucoup d’investissements dans des entreprises d’ici. Je ne sais pas combien d’usines j’ai visité, j’ai l’impression qu’on pousse tous dans la même direction. Ce sont de belles années qui s’en viennent », avance le ministre de Nicolet-Bécancour.
Hub d’innovation
Le ministre a profité de son passage en Gaspésie pour inaugurer le Carrefour de l’innovation en pêche et aquaculture de Grande-Rivière.
Ce hub d’innovation de 31 millions $ a accueilli ses employés en juin dans ce lieu unique de recherche de calibre international.
Le directeur de Merinov, David Courtemanche, indiquait que ce hub était devenu essentiel pour mener à bien les travaux de recherche afin d’accompagner les entreprises.
Même constat pour le ministre.
« On se fiait beaucoup aux Américains auparavant. Il faut être plus autonome. Le Québec et le Canada, c’est important qu’on développe l’innovation pour être des joueurs importants », explique le ministre.
Malgré l’abandon de la Zone d’économie bleue, Québec appuie l’innovation des pêches.
« Quand je regarde les investissements qu’on a fait chez Merinov, on est rendu pas loin de 40 millions $. Je pense qu’on les supporte très très bien », lance-t-il.
TABLEAU
| Entreprise | Aide accordée |
| E. Gagnon et Fils ltée | 128 219 $ |
| La Crevette du Nord Atlantique inc. | 86 625 $ |
| Les Pêcheries Gaspésiennes inc. | 500 000 $ |
| Les Crustacés de Gaspé ltée | 250 250 $ |
| Crustacés de Malbaie inc. | 67 517 $ |
| Unipêche MDM ltée | 125 879 $ |
| Menu-Mer ltée | 227 728 $ |
| Total | 1 386 218 $ |
SOURCE : MAPAQ
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