Une antenne universitaire en Gaspésie démarre

RIMOUSKI – Annoncée en 2022 avec une aide de 1,3 million $ de Québec, l’antenne universitaire de l’Université du Québec à Rimouski en Gaspésie prend forme avec l’embauche de deux professeurs.
Les deux embauches ont été officialisées le 15 septembre à l’interne.
« Les deux premiers d’une série qu’on souhaite faire. On a Jim Cabot qui est arrivé dans la Baie-des-Chaleurs et Hélène Durocher du côté de Gaspé », note le directeur du service de la formation continue et hors campus de l’UQAR, Julien Lambrey de Souza.
« L’UQAR a son antenne universitaire en Gaspésie et depuis cette annonce, on a travaillé très fort la communauté universitaire. On était déjà présent avec des formations qu’on lançait, mais c’était toujours en réponse à un besoin détecté dans le milieu. Là, ce qu’on souhaite faire, c’est d’être présent pour les étudiants collégiaux afin de leur permettent de se doter d’une perspective d’études universitaires sans avoir à se déloger et continuer à diminuer l’exode », mentionne le directeur, rappelant que ceux qui quittent la Gaspésie n’y reviennent pas toujours.
Les professeurs pourront développer des partenariats avec des organismes.
« C’est beaucoup plus efficace s’ils sont sur place », poursuit le directeur.
Le mandat de départ est d’offrir des formations dans quatre domaines prioritaires : l’éducation, la santé, les services sociaux et l’administration.
« À partir de là, une mobilisation s’est faite et des postes ont commencé à être affichés dans différents départements de l’université », mentionne M. Lambrey de Souza.
Un autre poste en science infirmière est affiché ; un poste en administration est aussi ouvert.
Un poste en administration a été comblé.
La formation sera offerte selon les programmes.
Le BAC en Sciences infirmières est donné en formation hybride et les cours en présence se donnent en laboratoire au campus de Gaspé du Cégep de la Gaspésie et des Îles.
Les autres programmes sont selon les besoins de formation et la pédagogie.
« Lorsque c’est en présence, on a des collaborations avec nos partenaires du milieu, dans nos antennes, pour accueillir les étudiants et créer une vie universitaire », avance le directeur.
Cependant, pas question de créer un campus sous le modèle existant à Lévis.
« Ce n’est pas ce qu’on cherche. L’objectif est de répondre aux besoins des milieux. On ne veut pas nécessairement construire pour construire. C’est pourquoi on a des partenariats dans le milieu, surtout avec le cégep en premier lieu, surtout en ces temps qui courent en cette période où les budgets sont plus limités », indique-t-il.
Au niveau des objectifs de fréquentation, l’université n’a pas fait cet exercice, sauf celui d’être accessible mais avec des seuils pour être en mesure de partir de petites cohortes.
La feuille de route des deux professeurs
Originaire de Gaspé, Jim Cabot-Thibault est diplômé de l’UQAR, où il a obtenu un baccalauréat en enseignement secondaire (profil mathématique), une maîtrise en éducation, un DESS en administration scolaire et a entrepris des études doctorales.
Son mémoire de maîtrise portait sur les effets de l’apprentissage du jeu d’échecs sur les habiletés spatiales d’élèves du premier cycle du secondaire.
De 2014 à 2025, M. Cabot-Thibault a occupé divers postes en adaptation scolaire et en gestion éducative au sein du ministère de l’Éducation du Québec et du Centre de services scolaire René-Lévesque.
Il a récemment repris ses études doctorales à l’UQTR, avec une thèse portant sur la réussite éducative des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) en contexte de classe ordinaire.
« Notre région mérite d’avoir une offre universitaire. Ça va combler des besoins de formation initiale, de formation continue. Le contexte est excellent », note le professeur.
Spécialiste de l’intimidation en milieu infirmier, Hélène Durocher se joint à l’UQAR en tant que professeure en sciences infirmières.
Titulaire d’un doctorat et d’une maîtrise en sciences infirmières de l’Université de Montréal, elle a consacré sa thèse à la coconstruction théorique de situations d’intimidation sous-jacentes à la pratique infirmière au Québec.
Ses intérêts de recherche portent sur la promotion de la santé en contexte de vulnérabilité sociale, la santé environnementale, les soins de première ligne, la qualité des soins ainsi que l’éthique de la santé.
Avant d’arriver à l’UQAR, Mme Durocher a œuvré pendant près de 18 ans dans les milieux cliniques et de réadaptation jeunesse, en plus d’enseigner à l’Université de Montréal.
Pour la nouvelle professeure, intégrer l’antenne de l’UQAR en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine représente un immense privilège.
Elle souhaite contribuer activement à la formation d’étudiantes et d’étudiants en sciences infirmières afin de maintenir et de renforcer les ressources dans la communauté.
Sa vision de la recherche met de l’avant la proximité avec le terrain et une approche collaborative pour que les résultats soient utiles et porteurs de sens.