Constitution du Québec : les anglos et Gespeg dénoncent
GASPÉ – La communauté anglophone de Gaspé et la Première nation micmac de Gespeg dénoncent que le projet de constitution du Québec ne les inclut pas.
La communauté d’expression anglaise et les Premières nations ne sont mentionnées que dans le libellé du document soumis par le gouvernement caquiste.
Le 9 décembre, la directrice exécutive de Vision Gaspe-Perce Now, Jessica Synnott, s’est rendue à Québec afin de partager « d’importantes préoccupations concernant le projet de loi 1 et les répercussions potentielles qu’il pourrait avoir sur les communautés anglophones en situation minoritaire à travers le Québec ».
« On ne se voit pas là. On voit la langue française, la culture commune du Québec, mais la communauté anglophone ne se voit pas, ni les autochtones », mentionne Mme Synnott.
« Moi, comme anglophone, quand je regarde ce document, j’ai l’impression que tout le focus est mis sur la culture, l’histoire des francophones, mais moi, je me sens Québécoise, mais je n’ai pas nécessairement la même culture, la même valeur qu’un francophone », explique-t-elle.
Elle craint que la culture et le patrimoine anglophone de la Gaspésie se perdent dans ce projet s’il est adopté tel quel.
« Je suis assez satisfaite du message que j’ai passé. Je n’ai pas senti de résistance de la part des parlementaires. Malgré tout, on a l’impression que la mention au début du document n’est que pour se donner bonne conscience », poursuit la directrice de Vision.
Des craintes pour le financement
Les organismes anglophones en situation minoritaire reçoivent du financement direct du gouvernement fédéral pour leur fonctionnement.
Un des éléments de la constitution inquiète Vision.
« Ça nous donne beaucoup de crainte pour le futur du financement fédéral car une grosse partie de notre financement vient d’Ottawa. Si ça va tout à la province, on craint que la communauté anglophone aille au fond de la liste », croit-elle.
« On a quand même fait de suggestions pour que la communauté anglophone soit plus présente dans la Loi si jamais le projet de constitution est adopté », conclut la directrice.
Gespeg a des craintes aussi
La Première nation micmac de Gespeg exprime aussi des inquiétudes sur le projet de Loi 1.
« Les Premières nations n’ont pas été consultées premièrement. En préambule, on nomme les Premières nations, mais nulle part dans le document, on ne fait référence à nos droits », commente la cheffe de Gespeg, Céline Cassivi.
Certains membres de Gespeg, qui sont anglophones de surcroit, craignent la suite des choses.
« Les gens se préoccupent de leurs droits, leur culture et on se demande si nos membres seront affectés dans leurs droits de recevoir des services », poursuit la cheffe de Gespeg.
« Il y a quelques semaines, à l’assemblée des chefs, on a rencontré le ministre Simon Jolin Barrette. Il a tenté de nous rassurer en disant qu’il nous avait nommés. Clairement, pour nous, ce n’est pas assez. On va voir en tant que chefs de Premières nations ce qu’on fera dans le futur pour se faire entendre », évoque Mme Cassivi.
Les chefs restent attentifs pour la suite des choses et s’assureront que les Premières nations soient respectées.
Gespeg n’a pas l’intention de déposer un mémoire ou d’intervenir.
« D’être avec tous les autres chefs des Premières nations, notre message sera plus fort », justifie-t-elle.
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