Les installations techniques du CH de Maria saturées
Par 05.12.2025 05:00
MARIA – Les composantes électromécanique, structurale et civile de l’hôpital de Maria ne sont pas en mesure d’accepter de nouvelles charges et plus de 50 millions $ devront être investis pour construire une nouvelle centrale d’énergie.
L’étude sur les composantes commandée en 2024 et dont les conclusions ont été déposées le 14 novembre vise non seulement le projet de l’urgence et de l’unité de soins intensifs, mais également les développements futurs de l’hôpital sur les 15 prochaines années.
Selon l’évaluation des besoins, le site devra passer de 17 000 mètres carrés à 30 000 mètres carrés.
L’étude note aussi que les deux tiers du site a atteint sa durée de vie utile alors que les premiers éléments ont été construits dans les années 1950, 1960 et 1970.
« On a besoin d’un projet d’agrandissement. L’objectif de l’étude était de savoir si on fait le projet d’agrandissement, peut-on se brancher sur les composantes électromécaniques ? La réponse est non », indique le directeur des services techniques du CISSS de la Gaspésie, Harris Cloutier.
« On devra construire une centrale d’énergie pour le projet de la nouvelle urgence et des soins intensifs. Et le ministre nous avait demandé aussi d’analyser pour des nouveaux ajouts à Maria. Là, on a l’information claire, nette et précise », poursuit M. Cloutier.
Pour la suite des choses, le CISSS faudra aller en dossier d’opportunité pour calculer les coûts plus précis.
« On attend l’approbation du Conseil des ministres pour aller à l’étape du dossier d’opportunité. Mais on a déjà fait des étapes qui nous permettront d’accélérer le projet. C’est ce qu’on attend dans les prochaines annonces », avance M. Cloutier.
Malgré tout, comme c’est un projet qui pourrait dépasser les 50 millions $ selon la présentation faite par le CISSS, le dossier devra passer par le Plan québécois des infrastructures et la Société québécoise des infrastructures.
Pour la suite des choses, le budget sera calculé au dossier d’opportunité.
Les prochaines étapes serviront notamment à déterminer la configuration et l’endroit d’implantation.
Le projet d’urgence et de soins intensifs, sur la table depuis 2018, avait obtenu le statut de « pertinence clinique » à l’automne 2022, c’est-à-dire que le ministère de la Santé reconnaissait le besoin.
Vers un hôpital neuf
Une fois le constat fait que les deux tiers de l’établissement ne répondent plus aux normes du bâtiments puisqu’ils ont plus de 50 ans, rénover les ailes implique une mise à niveau majeure.
Le Plan directeur clinique et immobilier montrait déjà au printemps 2022 que l’hôpital construit en 1952 n’était plus adapté aux pratiques modernes, surtout l’urgence où les derniers aménagements datent de 1972.
« Ça avait été évalué dans le temps et nous, on recommande la construction d’un nouvel hôpital. Pourquoi ? Rénover dans l’existant et maintenir les activités et les lacunes que nous avons versus une nouvelle construction, on a la chance d’avoir un grand site derrière l’hôpital, on recommandait une construction versus une rénovation », déclare le directeur.
Passer de nouveaux conduits de ventilation, les composantes électromécaniques et l’espace nécessaire en hauteur pour le faire viendrait compliquer un travail de rénovation.
De plus, l’évolution de la technologie et la spécialisation des soins demandent davantage d’espace qu’à l’époque.
L’hôpital actuel reste tout de même en bon état.
En 2021, un nouvel hôpital était évalué à près de 400 millions $.
Le CISSS n’a pas mis à jour ces données depuis ce temps.
En juin 2018, le CISSS avait adopté une résolution pour aller de l’avant avec une construction neuve afin de remplacer l’établissement actuel, un scénario qui remonte avant même la création du CISSS.
Dans l’attente, la modernisation de l’urgence était priorisée.
La nouvelle urgence et les soins intensifs de l’hôpital de Gaspé, inaugurés en 2021 dans un bâtiment neuf connexe à l’établissement existant, avaient coûté 31,7 millions $.