Un ex-employé soutient une thèse sur les odeurs de Pit Caribou
PERCÉ – Un ex-employé de Pit Caribou soutient que les odeurs fréquentes à l’Anse-à-Beaufils sont causées par certaines manipulations passées dans la microbrasserie, ce que réfute les propriétaires.
Martin Beauchamp a œuvré de 2021 à 2023 comme gestionnaire des opérations, surtout à l’entrepôt, avance-t-il.
« La production a été doublée chez Pit Caribou par rapport à l’ancien propriétaire. On est passé à 6000 hectolitres à entre 10 000 à 12 000 hectolitres. C’est sûr que ça ce peut que les installations ne suivent pas. Il y a des procédures à suivre pour jeter du caustique et des eaux chaudes dans une fosse septique. Le caustique aurait dû être neutralisé avant le rejet, ce qui n’était pas fait », avance l’ex-employé.
« Une canneuse a été installée qui utilise beaucoup de liquide pour mettre les bières en canne plutôt qu’en bouteille. Tout ça a apporté un surplus aux installations en place. »
Selon lui, l’eau chaude et le caustique ont fait fondre les tuyaux sous la dalle, ce qui aurait causé la problématique.
« À partir de là, on a installé des drains temporaires et on envoyait ça directement dehors avec des pompes, le temps de régler le problème et c’est delà que les plaintes ont commencé », avance M. Beauchamp.
Une partie des rejets finissait par se rendre à la mer.
Des entreprises spécialisées sont venues faire des réparations au niveau des tuyaux.
« Mon contrat a terminé en juin 2023 et on était en arrêt de production en raison des plaintes à l’environnement », précise l’ex-travailleur.
« Ils ont doublé la production, n’ont pas respecté la capacité des installations en place, ils ont rajouté de nouvelles machines. Ils ont fait n’importe quoi et ça donne les résultats qu’on connait aujourd’hui au niveau de l’environnement. C’est mon appréciation personnelle », dit-il.
L’entreprise a effectué depuis des investissements en travaillant avec le ministère de l’Environnement pour enrayer le problème.
L’ex-employé ne croit pas que les travaux corrigeront les problèmes d’odeurs.
« Pas du tout. Selon moi, il faut qu’ils changent les installations, neutralisent les produits et changent la façon de rejeter les déchets. Une fosse septique, ça fonctionne avec la culture des bactéries. Si tu tues tes bactéries avec de l’eau chaude et du caustique, les bactéries ne feront pas leur travail pour en arriver avec un résultat satisfaisant », mentionne celui qui affirme avoir quitté en bon terme.
Pit Caribou rejette le tout
Pit Caribou rejette en bloc les allégations formulées par cet ancien employé.
Le président, Vincent Coderre, explique que l’employé n’a été responsable que de l’expédition.
L’entreprise respecte son certificat d’autorisation environnementale pour la production limitée à 1 million de litres qui n’est pas atteinte.
« Quand on a acheté la production de Pit Caribou, la production était de 700 000 litres. C’est impossible qu’on ait doublé la production », mentionne le président.
« Depuis 2023, on est en contact avec le ministère de l’Environnement. On effectue les modifications qu’il nous demande. On a ajouté une centrifugeuse qui diminue grandement nos rejets solides. On a une canneteuse qui rince les cannettes à l’air ionisé versus une embouteilleuse qui rinçait les bouteilles à l’eau. Depuis un an, on prend une grande partie des matières semi-liquides, on le met dans une benne et on les envoie au compostage », précise M. Coderre.
Pit Caribou déplore qu’un ancien employé s’immisce dans ce débat environnemental.
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