Le Fonds des pêches doit rester
GASPÉ – Le milieu des pêches de la Gaspésie demande à Ottawa la reconduction du Fonds des pêches afin de poursuivre le développement et l’adaptation de l’industrie, une demande qui sera portée par le Bloc québécois.
Le chef, Yves-François Blanchet, s’est déplacé aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie samedi pour écouter l’importance pour l’industrie de la nécessité de remettre le programme sur ses rails.
« Pendant cinq ans, le Fonds des pêches a permis de faire de l’innovation, de haut et de beau niveau, dans un secteur qui veut se moderniser et faire la transition et là, le budget fédéral – on pensait que ça allait être augmenté –, mais finalement ça a été aboli et c’est très mauvais pour la région », soutient le chef bloquiste.
« La société civile du secteur des pêches s’est mobilisée sur la base de la nécessité du programme pour dire au gouvernement, au ministre des Finances et peut-être transiter par la ministre des Pêches, que c’est important que ce programme soit prolongé », poursuit-il.
C’est la raison de cette mobilisation par un samedi après-midi à Gaspé alors que M. Blanchet a pris de temps de venir entendre ce que l’industrie avait à dire sur le sujet après avoir fait la même chose aux Îles-de-la-Madeleine en avant-midi.
« Le Fonds des pêches a permis ces dernières années d’innover au niveau de l’industrie, ce que soit pour la capture ou la transformation. Ce sont des choses qui ont été utiles pour plusieurs flottilles. Le besoin principal c’est de s’assurer qu’on a des marchés disponibles et compétitifs pour faire en sorte que la valeur au débarquement et vers l’exportation soit au maximum. Par la suite, l’industrie sera capable de s’organiser elle-même », mentionne le directeur de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez.
Diversifier l’exportation n’est pas seulement pour sortir de la dépendance du marché américain.
« Ce n’est jamais bon lorsque ta production est dirigée vers un seul marché. Ça va bien tant que ça va bien, mais du moment où il y a de l’incertitude, ça vient compromettre l’ensemble de l’industrie », évoque M. Bernatchez sans parler directement des bouleversements sur les marchés créés par la façon dont l’actuel président américain, Donald Trump, mène sa guerre aux tarifs.
« Le Fonds des pêches a fait ses preuves. Il a livré la marchandise. Il y a une certaine transition : on voit plus de homard, on a des enjeux d’exportation. On voit aussi arriver le sébaste qui remplace la crevette sur certaines lignes. Pour s’adapter et continuer à diminuer l’emprunte écologique du secteur des pêches, on doit réinvestir dans le fonds », appuie le maire de Gaspé, Daniel Côté.
Selon lui, Québec est prêt à mettre sa part.
« J’ai eu ouï-dire, par certains ministres, que Québec était prêt à mettre son 30 %, mais il faut qu’Ottawa mette son 70 %. On ne le voyait pas dans le dernier budget. J’espère qu’il sera là prochainement », mentionne le maire qui a rencontré récemment le ministre québécois des Pêches, Donald Martel, et la semaine dernière, le ministre délégué au Développement économique régional, Éric Girard.
« On m’a parlé d’ouverture de la part de certains ministres à qui j’ai parlé, mais je ne brulerai pas des discussions privées avec certains ministre, vous comprendrez », lorsque questionné sur le contenu des échanges sur le fonds.
L’enveloppe du fonds de 42 millions $ financée à 70 % par Ottawa et 30 % par Québec avait été mise en place pour cinq ans en 2019 et prolongé de deux ans car il restait des fonds.
Le programme vient à échéance en mars prochain et l’enveloppe serait épuisée.
Par