L’obstétrique ne tient qu’à un fil à Maria
MARIA – À l’instar de Sainte-Anne-des-Monts qui vit des découvertures et des ruptures de services en obstétrique, le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec dénonce ce qui se passe dans cette unité de soin à l’hôpital de Maria.
Le CISSS de la Gaspésie avait annoncé des découvertures de services pour l’hôpital de la baie des Chaleurs du 1er au 4 novembre, mais le syndicat représentant les infirmières affirme qu’elles se sont multipliées dans la dernière semaine, sans que les patients et citoyens n’en soient avisés.
« Le service d’obstétrique ne roule pas sur des roulettes présentement. Il y a un grand nombre d’absences d’infirmières sur le terrain. Il y a un laxisme de l’employeur à afficher les remplacements, ce qui fait qu’il y a des découvertures qui se multiplient », soutient le président du syndicat, Pier-Luc Bujold.
Selon lui, dans la dernière semaine, parfois c’est de nuit, parfois c’est de soir.
« Les patientes doivent être transportées à Chandler, mais de façon cavalière, l’employeur oblige les infirmières à faire les accouchements moins à risque avec l’aide d’une sage-femme. Mais ça porte préjudice car on ne sait jamais. Est-ce que ça va se complexifier ? Et l’infirmière demeure seule pour gérer tout ce qui est réanimation, administration de médicaments et surveillance et s’il y a une césarienne, l’infirmière devient seule. Ça cause un problème de sécurité pour les femmes et les infirmières », note M. Bujold.
Selon lui, si les gestionnaires avaient été proactifs, la situation aurait pu être évitable.
« Ça fait plusieurs mois que les infirmières lèvent la main pour indiquer qu’on s’en va vers le mur », soutient le syndicaliste.
Actuellement, dix postes sont temporairement dépourvus de leur titulaire pour cause de maladie, de congé de maternité ou parce que les personnes ont été affectées à d’autres services.
Seules sept infirmières sont encore en poste pour assurer le service et le CISSS vient juste d’afficher un unique remplacement en date du 11 novembre 2025.
Et le syndicat avance que sur les sept, certaines se disent épuisées psychologiquement et physiquement à force de multiplier les heures de travail pour tenir le service à bout de bras.
« Le fait que l’employeur ne soit pas proactif dans l’affichage des remplacements pour combler ces quarts de travail selon les mesures de la convention collective amène où nous en sommes aujourd’hui », déplore-t-il.
Le CISSS se défend
Le CISSS admet que la dernière semaine fut un défi ponctuel.
« Quatre infirmières ont dû être retirées du travail pour des symptômes ressemblant à de l’influenza. Quand on retire quatre infirmières spécialisées, ça met une pression importante sur le service », décrit le directeur des soins infirmiers, Maxime Bernatchez.
Deux remplacements sont en affichage et une infirmière sera de retour pour un total de huit infirmières et deux retraitées prêteront main-forte pour la semaine qui s’amorce.
Une candidate à la profession est en formation en obstétrique.
« En Gaspésie, 47 postes sont vacants. Les infirmières ont le choix de travailler dans le département qu’elles souhaitent », mentionne le gestionnaire.
« La situation qu’on vit à Maria n’est pas différente à ce qu’on vit dans les autres hôpitaux. On a de petites équipes. Ce sont des soins spécialisés et nos infirmières travaillent fort pour offrir une offre de service sécuritaire et accessible », poursuit M. Bernatchez.
Des demandes sont faites pour obtenir de la main-d’œuvre indépendante pour soutenir les soignantes dans l’établissement.
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