35 feux ont brûlé 86,3 hectares de forêt
GASPÉ – La saison 2025 des feux de forêt a finalement pris fin et la SOPFEU a dénombré 35 feux qui ont ravagé une superficie totale de 86,3 hectares en Gaspésie.
C’est plus de deux fois le nombre d’incendies des 10 dernières années avec 15 feux et près de six fois en superficie avec 15 hectares en moyenne.
La saison 2025 a été passablement longue avec des feux jusqu’en octobre.
« C’est une saison vraiment atypique. Normalement, le mois d’août sonne beaucoup la fin de la saison. Il y a des petits feux à gauche à droite, mais depuis juillet, il y a eu tellement eu de sécheresse accumulée que le territoire fut vulnérable », constate la porte-parole Karine Pelletier.
« En octobre, on n’avait jamais vu ça des interdictions de faire des feux à ciel ouvert. On a fini sur une fin de saison surprise », lance-t-elle.
Le feu le plus important est survenu le 15 mai possiblement allumé par incendiaire.
Il avait ravagé 50,3 hectares à Pointe-à-la-Croix, ce qui représentait le plus vaste incendie répertorié en plus de 20 ans en Gaspésie.
Plusieurs sapeurs, aidés d’un hélicoptère et de deux avions-citernes, avaient lutté pour reprendre le contrôle puisque les vents forts dirigeaient le brasier vers la forêt.
Il faut remonter en 2004 pour voir un feu d’une telle ampleur dans la région avec 59 hectares dans la MRC du Rocher-Percé.
Le feu du mont de la Serpentine, au Nord-Ouest de Gaspé, a duré en temps.
Allumé par la foudre le 13 août, il a brûlé 9,2 hectares de forêt et a nécessité plusieurs interventions d’avions-citernes et d’arrosage héliporté.
Le feu a été éteint au début septembre.
Le feu le plus tardif est survenu le 7 octobre causé par un feu de camp mal dans une zone escarpée au Nord de Listuguj.
Deux avions-citernes ont été nécessaires pour combattre le feu qui faisait rage à flanc de montagne.
La sécheresse s’est poursuivie en octobre et le manque d’eau de cet été ne peut être un prélude à la saison 2026.
« Le réchauffement climatique amène de plus longues périodes de sécheresse, de plus gros épisodes de pluie. C’est plus en montagne russe que ça l’était il y a 30, 40 ou 50 ans », poursuit Mme Pelletier.
L’impact des changements climatique sur la forêt se ressent.
« Le même coup de foudre, le même mégot de cigarette, il y a 40 ans aurait peut-être causé pas de feu ou un tout petit feu. Aujourd’hui, il peut enflammer des centaines d’hectares de forêt. On sent une différence sur la vulnérabilité et la sévérité des incendies », évoque la porte-parole.
Même le Nord du Québec n’est pas épargné par les incendies.
Cette saison atypique aura permis d’envoyer davantage de pompiers forestiers ailleurs au Canada.
« Ça aura été une année record. Autant l’automne a été actif, autant le printemps a été tranquille. Ça a permis à nos pompiers d’aller prêter main forte en Alberta, Saskatchewan, Alberta et même cet automne au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. 620 personnes ont été déployées, ce qui est un record », commente-t-elle.
La saison a été tout simplement inversée.
L’an dernier, la saison des feux de forêt en Gaspésie n’avait vu que 12 incendies qui ont brûlé à peine 10,8 hectares.
En 2023, on comptait 29 feux qui ont ravagé 54,2 hectares.
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