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Le Musée de la Gaspésie sur la corde raide

Les directions générales des musées de la Gaspésie (Martin Roussy), de Rimouski (France Leclerc), du Bas-Saint-Laurent (Mélanie Girard), de la Côte-Nord (Mélissa Lacroix), de la Mer aux Îles-de-la-Madeleine (Carole Lemieux) et Jean-François Royal, président de la Société des musées du Québec ont tenu un point de presse, mardi, le 28 octobre 2025 pour faire connaître au gouvernement et au public l’urgence que leur financement soit ajusté. (Photo courtoisie)

QUÉBEC – Le Musée de la Gaspésie n’a plus de marge de manœuvre alors que son élastique est étiré au maximum. Si Québec n’accorde pas de soutien, il pourrait rompre.

Les Musées de l’Est du Québec, dont le Musée de la Gaspésie, ont tenu une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour réclamer de nouveau 2,5 millions $ à Québec pour assurer la survie de 43 musées en régions éloignées.

« Nous avons vécu trois années déficitaires consécutives. Nous avons puisé dans nos réserves. Nos vérificateurs financiers nous l’ont écrit : sans financement supplémentaire, la pérennité du musée est compromise », a lancé le directeur du Musée de la Gaspésie, Martin Roussy, qui a mené le point de presse à Québec.

Les revenus du musée régional sont composés à 50 % de sources autonomes.

Une exposition qui vient au Musée de la Gaspésie coûte le double par rapport à celui d’une exposition dans la couronne de Montréal, en raison de la logistique et des frais de transport, ce qui se traduit par une forme d’iniquité au niveau financier.

« Si on veut, par exemple, au Musée de la Gaspésie présenter une exposition itinérante qui a été fabriquée en ville, à Montréal, pour les gens qui sont à 200 kilomètres de circonférence autour de Montréal, le coût est à 15 000 $, mais rendu au Musée de la Gaspésie, c’est 30 000 $ », précise M. Roussy

« Chaque dollar investi par le Programme d’aide au fonctionnement des institutions muséales ne vaut que 65 sous dans nos régions », illustre-t-il.

Lors du dernier budget, les musées régionaux avaient demandé à Québec une enveloppe de 2,54 millions $ pour palier à ces coûts supplémentaires pour combler les surcoûts d’exploitation, une demande restée lettre morte.

« On est ici pour réclamer une action rapide du gouvernement pour éviter la fermeture des musées de l’Est du Québec, pour corriger une injustice et pour protéger nos identités régionales », demande le porte-parole des musées.

Les porte-paroles en Culture des oppositions, les ministres responsables de chacune des régions et les députés ont été rencontrés pour les sensibiliser.

La même requête est refaite et il est minuit moins une.

« Si rien n’est fait, le Musée de la Gaspésie comme les autres institutions muséales en régions éloignées risquent de devenir des bateaux fantômes qui vont emporter avec lui une part de notre histoire et de notre identité. Mais si on agit maintenant, on pourra garantir que cette mémoire continuera d’éclairer nos régions », réclame M. Roussy qui fixe une date limite à décembre pour agir.

Selon les musées, la solution passe par l’inclusion du supplément à l’éloignement pour les musées régionaux, une formule qui existe déjà dans d’autres programmes gouvernementaux.

La situation n’est pas plus rose dans les autres musées régionaux de l’Est de la province.

Le Musée de Rimouski a dû fermer ses portes pendant huit mois cette année.

Le Musée de la Mer aux Îles-de-la-Madeleine est fermé depuis le 10 octobre.

Le Musée de la Côte-Nord réduit ses heures d’ouverture et son personnel assume l’entretien des bâtiments.

Le Musée du Bas-Saint-Laurent fait face à une forte pression financière.

« Un montant de 2,54 millions $ est modeste à l’échelle d’un budget gouvernemental, mais il ferait une différence immense pour nos communautés et la préservation de notre patrimoine collectif », a rappelé le directeur général du Musée de la Gaspésie et porte-parole du regroupement.

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