Éolien : confrontation entre Hydro et le maire de Gaspé

GASPÉ – Le maire de Gaspé se porte à la défense de l’usine de pales d’éolienne LM Wind Power en rectifiant des propos tenus par la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec sur certains aspects de la production de l’usine gaspésienne.

Daniel Côté a d’abord déploré sur les réseaux sociaux le discours du Claudine Bouchard des derniers jours sur la place publique où elle indiquait que l’usine de Gaspé, propriété de GE Vernova, ne fabriquait que des pales pour les éoliennes en mer et qu’elles ne sont pas équipées de système de dégivrage.

« L’usine a déjà fabriqué des pales offshores, peut encore en fabriquer, mais fabrique surtout des pales terrestres. Même chose pour le système de dégivrage. Depuis 2015, le système est implanté sur les pales à Gaspé qui figure sur pleins de pales au Québec », commente le maire.

L’élu calcule que 19 ans sur 20, l’usine a fabriqué des pales terrestres.

Il a discuté avec le premier vice-président mardi pour corriger certains faits et préciser certains éléments.

« Pour les éoliennes qui s’installent présentement, c’est à ce moment que les pales offshores étaient fabriquées et l’usine ne pouvait garantir la production de pales terrestres, ni pour le marché québécois, ce qui n’est plus le cas présentement », indique l’élu.

Autre élément important, GE Vernona n’équipe des parcs avec des équipements de GE dans ses propres parcs.

« Peut-être qu’il faudrait décloisonner l’industrie au complet et s’assurer d’avoir une filière manufacturière intégrée pour les prochains parcs québécois. Hydro-Québec a un rôle à jouer pour faciliter les communications entre les turbiniers et les manufacturiers pour maximiser les chances de retombées locales », avance le maire.

Lorsque LM Wind Power était indépendant de GE, le fabricant vendait des pales au Québec.

« Il y a des questions technologiques entre rivaux et ils ne veulent pas se partager leurs technologies », évoque M. Côté.

L’élu souhaite qu’à partir de Gaspé, les pales puissent être fabriquées pour toutes les sortes de turbines.

« Et j’espère que General electric va participer à l’appel de proposition pour les 10 000 prochains mégawatts d’Hydro-Québec ce qui garantirait des pales de Gaspé sur les éoliennes québécoises », réclame l’élu.

Daniel Côté sent qu’Hydro-Québec est tout de même sensible à l’enjeu de l’approvisionnement, mais les turbiniers de la planète veulent protéger leur petit bout.

La sortie du maire se voulait un correctif au discours de la présidente-directrice générale d’hydro, Claudine Bouchard.

« J’ai voulu corriger des erreurs factuelles car cela fait plusieurs fois que ses lignes de communication étaient répétées et j’ai voulu casser ça. Non seulement, ils ne répèteront plus ces lignes et les ont rectifiées. Pour le reste, je veux travailler avec Hydro-Québec pour s’assurer que la chaine d’approvisionnement locale soit prise en compte dans les prochains appels d’offres et là-dessus, Hydro-Québec est tout à fait d’accord avec nous », dit-il, notant que la société d’État n’a pas apprécié sa sortie.