Budget fédéral : les attentes de la Gaspésie

GASPÉ – Infrastructures de toutes sortes, développement des marchés d’exportation autre que les États-Unis ou construction navale, les attentes du député bloquiste de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj et des élus de la région se rejoignent jusqu’à un certain point.

Le ministre fédéral des Finances, François-Philippe Champagne, doit se lever en chambre à 16 heures et des poussières mardi pour livrer le budget qui, traditionnellement, était présenté au printemps.

Le député bloquiste Alexis Deschênes note que ce gouvernement veut transformer l’économie pour la rendre moins dépendante au marché américain.

« Moi aussi je pense que c’est une bonne idée. Il faut permettre au secteur des pêches de diversifier ses marchés d’exportation, donc on veut de l’aide pour ce secteur et se doter d’infrastructures qui nous permettent d’améliorer nos échanges commerciaux », évoque le député.

Cela passe par des investissements à jour au niveau des transports, citant les cas de la piste de l’aéroport des Îles-de-la-Madeleine, le port de Matane et même le rail gaspésien pour sa réfection jusqu’à Gaspé.

« C’est dans la cour de Québec, mais le fédéral peut contribuer pour améliorer la capacité des échanges commerciaux », note l’élu.

Investir au Chantier naval Forillon de Gaspé pour leur permettre de produire de plus gros bateaux.

« C’est stratégique pour le gouvernement car ça lui permettrait d’avoir un autre fournisseur pour les bateaux dont il a besoin. Il y a plusieurs endroits en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine pour bâtir une économie plus forte et nous permettre d’être moins dépendant des marchés américains », suggère le député gaspésien.

Le renouvellement du Fonds des pêches qui vient à échéance en mars prochain est réclamé.

Ces mesures qu’on pourrait qualifier de régionales s’ajoutent aux revendications nationales du bloc comme l’augmentation de la pension fédérale pour les aînés, le logement, la santé et rembourser au Québec les 800 millions $ de la taxe carbone.

« On pense que nos demandes sont connectées aux besoins des Québécois », croit-il.

Les élus de la Gaspésie demandent

Le président de la Table des préfets de la Gaspésie met en priorité des investissements dans les changements climatiques, les infrastructures de loisirs et de sports et l’habitation.

Dans un contexte où le déficit fédéral pourrait atteindre 100 millions $, Mathieu Lapointe indique que l’enjeu de l’habitation est compris par le fédéral.

« Nous, ce qu’on pense, même s’il y a ce grand défi qui s’ajoute, il n’en demeure pas moins qu’on a des difficultés dans les municipalités et on doit être soutenu au niveau des infrastructures de loisirs et de sports. Je pense aux administrations portuaires qui manquent de sous pour entretenir les infrastructures », note le président.

Pour sa part, le maire de Gaspé et préfet de la MRC de la Côte-de-Gaspé reçoit bien la demande du député Deschênes pour la grappe industrielle maritime que souhaite implanter Daniel Côté dans la région.

« C’est nécessaire que le fédéral et le provincial soient au rendez-vous. Le fédéral a de gros investissements à faire dans le secteur naval pour renouveler la flotte de navires militaires et de la garde côtière. On a une expertise incroyable au Chantier naval Forillon. On a fait pleins de bateaux pour la Garde côtière. On est capable d’en faire davantage. Il y a des enjeux d’infrastructures de mise à l’eau qui doivent être mis à niveau », suggère le maire Côté.

Au travers de ses autres priorités, l’élu suggère des investissements dans les phares comme celui de Cap-des-Rosiers, les infrastructures de Parc Canada et les investissements conjoints Ottawa-Québec pour le sport.

« Le fédéral doit contribuer à la mise à niveau du chemin de fer gaspésien. C’est une condition imposée par le provincial pour finir les travaux. J’espère que le fédéral va être au rendez-vous de ce projet majeur », espère le maire.

Le Fonds des pêches est aussi dans ses demandes pour le gouvernement fédéral.