Pas de fermeture à la Sûreté du Québec
GASPÉ – Le premier ministre François Legault a été clair : pas question de fermer les postes auxiliaires de la Sûreté du Québec dans l’effort de 120 millions $ demandé au corps policier dans le contexte de finances publiques serrées.
Quebecor laissait entendre mardi midi que Québec voulait notamment fermer les postes auxiliaires pour répondre à la demande de Québec.
En Gaspésie, les postes auxiliaires de Matapédia, New Carlisle et Grande-Vallée étaient dans la mire de l’état-major de la SQ.
Questionné par le chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon mardi après-midi à la période de questions à l’Assemblée nationale, François Legault a été clair.
« Il n’y a aucun plan qui a été approuvé. On regarde dans tous les ministères pour réduire la bureaucratie sans toucher aux services », a répondu le premier ministre au chef du PQ.
L’annonce de cette possibilité a fait réagir rapidement le milieu politique en Gaspésie.
Le président de la Table des préfets de la Gaspésie et président de la Table de la sécurité publique Avignon-Bonaventure, Mathieu Lapointe, se montre préoccupé par ce genre d’annonce.
« On va demeurer vigilant, mais c’est préoccupant. C’est important de maintenir ces postes. Le poste de Matapédia relève d’Amqui. Ça voudrait dire qu’on aurait des policiers qui partiraient d’Amqui et couvrir les 140 kilomètres pour couvrir le territoire desservi par Matapédia. C’est un non-sens pour la sécurité de la population d’Avignon et de Bonaventure », commente Mathieu Lapointe.
De plus, aucun signal cellulaire n’est captable entre Amqui et Matapédia durant 30 minutes lors d’un appel d’urgence.
« Ça ne peut pas fonctionner. On veut que la Sûreté du Québec et le ministre changent d’avis. On va rappeler l’importance et la pertinence d’avoir ces postes », poursuit le président de la table.
Sur la Côte-de-Gaspé, le poste de Grande-Vallée se trouve à une centaine de kilomètres des postes principaux de Gaspé et de Sainte-Anne-des-Monts.
« C’est un ballon qui semble avoir été lancé par l’état-major de la SQ. Ils ont proposé un plan au ministre et pour avoir parlé au ministre, il ne semble pas en accord avec ce plan », commente le préfet de la Côte-de-Gaspé, Daniel Côté, qui a pu parler directement au ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière.
« On va demeurer sur nos gardes car c’est un éternel combat. On a vu dans les dernières années le poste des agents de la faune coupé à Grande-Vallée. Il y a toujours des menaces de coupures au CLSC de Grande-Vallée et là, c’est le poste de la Sûreté du Québec », note M. Côté.
La députée de Bonaventure se veut rassurante, tout comme son chef.
« Je tiens à rectifier le tir. On n’a pas approuvé ce qui est sorti dans les médias. On veut s’attaquer à la bureaucratie et c’est dans tous les secteurs. On a demandé à la Sûreté du Québec de proposer un plan pour revenir à l’équilibre budgétaire et quand ils ont proposé ce plan, le ministre ne l’a pas accepté et leur a demandé de retourner à la planche à dessin », commente la caquiste Catherine Blouin.
Manque d’effectifs sur la Côte-de-Gaspé
À au moins 10 reprises au cours de l’été, le poste de la Sûreté du Québec s’est retrouvé avec un seul patrouilleur, selon les informations obtenues par Le Soir.
Le préfet de la MRC de la Côte-de-Gaspé ne peut pas confirmer ces informations.
« Mais ça témoigne qu’il y a toujours des enjeux d’effectifs à Grande-Vallée. C’est arrivé que des ruptures de services ont été comblées par les postes de Gaspé et Sainte-Anne-des-Monts, souvent à la dernière minute sur des quarts de nuit », avance Daniel Côté.
« Arriver avec des coupures supplémentaires à ce qui est déjà rationnalisé au maximum, ça commence à faire lourd. La première affaire, c’est tenter d’obtenir des confirmations comme quoi il n’y aura pas de coupes à Grande-Vallée », poursuit-il.
L’élu rappelle qu’un contrat lie la MRC de la Côte-de-Gaspé et la Sûreté du Québec sur une prestation de services minimum.
« Il faut que ce contrat soit honoré par l’état-major de la SQ et s’on s’attend à ce qu’il soit honoré. Si le gouvernement coupe, il ne faut pas que ça se fasse sur le dos des régions », affirme le préfet.
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