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Une fiducie pour éviter la surenchère sur une terre de Maria

La création d’une fiducie vise à éviter la spéculation agricole. (Photo Gracieuseté Ferme Viridis)

MARIA – Les copropriétaires des Jardins Viridis de Maria sont à créer une fiducie afin d’éviter que leurs terres qui produisent des légumes biologiques fassent l’objet d’une spéculation financière.

L’objectif à long terme est s’assure que la production reste accessible aux consommateurs locaux tout en assurant une relève en agriculture.

C’est dans cet optique que la fiducie FUSA Viridis est lancée.

« On fait du légume depuis 28 ans et on souhaite que ça se poursuive après nous », avance le copropriétaire Luc Potvin, 70 ans, qui œuvre avec son partenaire Éric Giguère.

La fiducie est actuellement en création avec le soutien de Service Secours Baie-des-Chaleurs, Desjardins, la MRC Avignon et la Municipalité de Maria.

« Une fois que ce sera fait, on est en campagne de financement pour demander à la communauté pour contribuer à la moitié de ce qu’on y met », explique M. Potvin.

La propriété a été évaluée par un expert à 71 000 $.

Les propriétaires en cèdent la moitié à la fiducie et la campagne de 35 000 $ vise à combler la différence.

Pour eux, il aurait été facile de faire « un coup d’argent ».

« On est dans un monde où la terre comme tout autre bien fait l’objet de spéculation. On voit parfois de grands groupes qui achètent des terres. Je ne dis pas que ce se serait passé pour nous. On souhaitait éviter ça. Ça fait en sorte que des jeunes qui auraient le goût de cultiver devraient s’endetter pour très très longtemps pour faire quelque chose qui les anime, mais ne leur permettrait pas de vivre », soutient M. Potvin.

Une fois la fiducie et le transfert réalisé, un conseil d’administration de cinq personnes sera formé pour recevoir des propositions.

Les copropriétaires resteront à proximité pour transmettre leur savoir développé depuis près de 30 ans.

« On souhaiterait, sans faire les mononcles, soutenir ces projets-là », lance-t-il.

La fiducie n’aura pas de date de préemption et impose notamment l’agriculture biologique et faire des liens avec la communauté.

L’intérêt est palpable.

« Je trouve encourageant de voir l’appui qu’on a. Il y a quelques personnes qui ont manifesté leur intérêt. Il est trop tôt pour en parler, mais on est heureux de voir qu’on a cette levée de drapeau », constate le producteur.

Si jamais l’objectif de 35 000 $ est dépassé, la somme sera investie sur la terre.

« On a déjà pensé à ça. Ce n’est pas un problème. En agriculture, ça prend des investissements. Notre terre se divise en plusieurs parcelles. Il y en a une où on a apporté un système d’irrigation. Si on n’avait pas eu ça, ça aurait été catastrophique. Il y a une autre partie où on devra apporter l’eau », donne en exemple M. Potvin.

Une bonne clôture pour protéger la production contre les chevreuils et améliorer le site pour accueillir la population sont aussi dans les cartons.

La campagne de financement se tiendra jusqu’à la mi-décembre.

Le transfert de propriété se fera en 2026 pour que la relève puisse entrer en action à l’automne 2026.

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