Logement : Québec se fait encore tirer l’oreille

CARLETON-SUR-MER – Depuis 2022, la Gaspésie a investi 2,7 millions $ pour stimuler la construction de logements en Gaspésie mais Québec se fait tirer l’oreille pour permettre aux élus de renouveler cette enveloppe.
Plus de 400 unités ont été construites réparties de façon équitable dans les cinq MRC avec un soutien de 15 000 $ par porte.
Les nouvelles règles du Fonds régions ruralité rendent le travail complexe.
Les discussions se poursuivent depuis un an et demi.
« Ça fonctionne. On veut continuer cette initiative, mais avec les nouveaux paramètres du Fonds régions ruralité, même si les sommes sont disponibles, on n’est pas en mesure de faire descendre ces sommes dans des projets de logements. Ça prend des ententes sectorielles. On est en discussion avec le ministère des Affaires municipales et on n’est pas encore en mesure d’y arriver », note le président de la Table des préfets de la Gaspésie, Mathieu Lapointe.
Au maximum, 30 % de l’enveloppe peut être utilisé pour des projets privés.
« Sur 5,7 millions $, on sera proche de ce qu’on pourrait faire avant, mais ça va limiter tout autre intervention qu’on pourrait faire auprès des entreprises privées », explique M. Lapointe.
Les nouveaux critères font que les préfets ne peuvent plus soutenir divers organismes, comme la Stratégie vivre en Gaspésie par exemple.
« On doit tout revoir nos façons de faire, nos programmes et ça complexifie énormément. Ça fait un an qu’on ne peut pas utiliser ces sommes car on n’a pas tous les paramètres et on n’arrive pas à faire descendre cet argent sur le terrain », déplore M. Lapointe.
« Le FRR fonctionnait très bien. Il était souple. Mais depuis un an, on a une série de critères qui complexifient les choses. Nous, comme gouvernement de proximité, ce qu’on dit, c’est qu’on veut avoir la latitude pour soutenir des initiatives pertinentes sur le territoire. C’est ce qu’on faisait depuis cinq ans et on veut continuer de le faire », note le président.
Pourtant, lors du remaniement ministériel du début septembre, le premier ministre François Legault évoquait « un traitement choc » pour réduire la bureaucratie.
« Si la volonté est de simplifier les choses, c’était un programme simple et efficace, mais les critères ont changé et ça devient hyper complexe », soutient M. Lapointe.