Percé : des odeurs qui dérangent

PERCÉ – Des citoyens composent depuis juin avec des odeurs nauséabondes intermittentes dans le secteur de l’Anse-à-Beaufils à Percé, une situation qui ne relève pas de la Ville.
« Je suis au courant du dégagement des odeurs. Je ne suis pas ingénieur en écologie, mais je sais que ça sent mauvais par moment », réagit le maire, Daniel Leboeuf.
Des citoyens se sont plaints à l’hôtel de ville mais les règlements de zonage ne concernent pas les odeurs aériennes.
« On les a dirigés vers Urgences Environnement et je suis au courant que des inspecteurs sont venus pour faire des prélèvements pour tenter de déterminer la source. Je n’ai pas eu de rapport encore de ces inspections », note le maire.
Si le problème est de responsabilité municipale, l’élu assure que les gestes seront posés s’il y avait un problème avec une fosse septique ou encore des algues accumulées.
« On doit protéger la qualité de l’air. On a un règlement sur les nuisances, mais on ne peut pas imposer des solutions. Le ministère de l’Environnement est mieux qualifié que nous pour nous dire quoi faire aussi », indique l’élu.
Certains citoyens pointent du doigt la microbrasserie Pit Caribou pour les odeurs.
L’entreprise a installé un nouveau système de traitement des eaux usées à la suite d’une non-conformité.
Le ministère de l’Environnement l’a inspecté à la fin juillet et veillera à sa conformité.
Aucune sanction n’a été émise depuis octobre 2023 et aucun recours judiciaire n’est en cours contre l’entreprise.
Pit Caribou avait reçu une sanction pécuniaire de 5000 $ pour un manquement à la Loi sur la qualité de l’environnement.
Le ministère reprochait à l’entreprise d’avoir installé un tuyau trop-plein sur la fosse de rétention des eaux de procédés, ayant l’effet réel ou potentiel de rejeter un contaminant dans l’environnement, à savoir des eaux usées de procédés, non visé par l’autorisation initiale.
Cette intervention du ministère était survenue à la suite de deux plaintes.
Une première avait été faite le 12 juin 2023 par la Ville de Percé après avoir reçu des plaintes de la part de ses citoyens « puisque la microbrasserie semblait avoir une problématique de gestion des eaux usées », mentionnait à l’époque le ministère.
À la suite de ces plaintes, l’entreprise a communiqué avec la direction de l’analyse et expertise, et direction du contrôle environnemental du ministère qui a procédé à plusieurs vérifications.
Par ailleurs, deux semaines plus tard, une autre plainte était déposée concernant « une accumulation de substances douteuse et nauséabonde sur la berge dans le secteur de l’établissement et à l’effet que l’entreprise aurait fait des travaux de réfection d’un enrochement sans autorisation ».
L’amende a été transmise le 5 octobre 2023.
Des inspecteurs se sont rendus à quatre reprises en juin, novembre et décembre de la même année afin de réaliser des inspections et procéder à des prélèvements.
« Des avis de non-conformité ont été transmis à l’entreprise les 8 août 2023 et 21 février 2024 pour lui signifier des manquements à la Loi sur la qualité de l’environnement et au Règlement sur les activités dans des milieux humides, hydriques et sensibles », poursuit le ministère qui indiquait à ce moment n’écarter aucun recours pour assurer un retour à la conformité.